(Lettre ouverte en réponse à la participation de Frédéric Nils, Doyen de la Faculté des sciences économiques, sociales et politiques des facultés universitaires Saint-Louis, à l’émission « Questions Clés » du 19/08/2015)

Bien qu’il existe certains concepts exprimés par le doyen Frédéric Nils que nous partageons, en général il montre certains préjugés qui sont aujourd’hui sans fondement, et peuvent être le résultat d’un manque de connaissance d’autres lignes d’action que les traditionnels. Que M. Nils recommande la méfiance à l’égard de tous les tests d’orientation sauf s’ils proviennent de la communauté française est pour moi un bon indicateur de cette méconnaissance. Je comprends qu’en Belgique il existe un préjugé défavorable à la pratique privée et lucrative, et la discussion à ce sujet dépasse ce lieu. Mais même si ce préjugé était fondé, entre la pratique publique et la commerciale, il existe entre ces deux une alternative, et c’est l’existence de spécialistes de l’orientation qui agissent sans but lucratifs, comme l’asbl OrientaEuro Belgium dont je suis l’administrateur délégué.

Il en va de même pour l’argument avancé par M. Nils concernant le manque de fiabilité des tests, car, selon lui, ils mesurent des intérêts qui sont impossible à identifier par un adolescent qui n’a pas été exposé au monde professionnel. Nous partageons l’idée que ces tests d’intérêts aussi «explicites» sont inutiles. Mais de là à exclure l’utilité d’autres tests il y a une grande distance, et cela m’indique qu’il ignore ou qu’il néglige dans le reportage l’existence de tests qui aident à identifier le profil de la personne sous d’autres angles et non pas simplement en demandant au jeune s’il est intéressé par exemple à travailler comme sociologue. En revanche, M. Nils suggère que la seule alternative est de faire des stages pour pouvoir identifier ses intérêts. Or, si la validité des tests est mise en doute par le manque d’expérience de la part de l’adolescent, comment choisir dans quel domaine d’effectuer le stage, comme il le suggère? Faire confiance à leur intuition? En faisant des stages par tâtonnements dans de différents domaines jusqu’à ce que vous trouviez un qui vous intéresse? Cela me semble peu pratique, irréaliste et dangereux: la grande majorité des jeunes vont devenir frustrés et abandonner après la deuxième ou troisième expérience, et consacrer de nombreuses années de leur vie à une voie professionnelle qui n’est peut-être pas la plus appropriée pour leur bien-être professionnel.

La méthode proposée par M. Nils est similaire à la méthode qu’il critique: Nils propose de commencer par l’analyse de la réalité extérieure et ainsi trouver leur voie. Les autres cherchent à partir des tests d’intérêt, à passer directement au choix d’études. L’un et l’autre faillissent à sa recommandation, car il est essentiel d’avoir un processus systématique qui couvre les deux aspects, et d’autres encore, qui sont essentiels pour un bon choix d’études et de performance professionnelle future et qui maximise le bien être professionnel (et personnel) de la personne.

Ce que nous réalisons est une alternative aux tests mécaniques et à l’expérimentation sans but. Une méthodologie qui a démontré son efficacité depuis 8 ans en Amérique latine et depuis 2012 en Belgique: l’Orientation Professionnelle Personnalisée vers les études et professions. Il s’agit d’un processus individuel en 6 sessions, qui couvre tous les domaines nécessaires pour entamer une carrière qui vous correspond :

1- La connaissance de soi: l’utilisation des tests, non comme une vérité absolue, mais comme déclencheurs de discussions avec le conseiller, nous définissons ensemble leurs forces, leurs faiblesses, leurs compétences, leurs valeurs, leurs priorités, leurs objectifs.

2- La réalité extérieure: nous proposons et analysons ensemble les professions et les études qui correspondent au profil défini au préalable. Cela peut inclure, le cas échéant, le contact avec des professionnels des secteurs concernés, la visite d’une université, etc.

3- La prise de décision: à partir d’une analyse SWOT (forces, faiblesses, opportunités et menaces) le jeune définit un plan d’action qui comprend ce qu’il doit étudier, où, quand et pourquoi, ainsi que d’autres actions destinées à exploiter les opportunités, de diminuer les risques, tirer parti de ses points forts et éviter d’être confronté à ses faiblesses.

4- La mise en œuvre: le jeune met en œuvre son plan d’action avec toute la confiance en soi et la motivation nécessaire, grâce à ce processus systématique qu’il a entrepris. Le conseiller reste disponible pour l’aider en cas d’éventuels obstacles imprévisibles, de nouvelles opportunités, etc.

Plus d’informations: www.orientaeuro.eu/fr/orientation-professionnelle